AÏDA KAZARIAN...dérouler la peinture
Pour cette première exposition à Liège, AK a choisi de présenter la peinture irisée, iridescente, fluorescente ou phosphorescente sur des supports variés dans leur matériau et leur dimension, sous forme de rouleau déroulé ou de tondo.
La toile de lin, la toile de polyester marin, la feuille de plomb ou la feuille d'or.
Ces supports renvoient respectivement à la peinture classique, à la restauration de tableau, à l'enveloppe contenant la peinture à l'huile (invention du tube en 1841), à l'art de l'icône.
Ce va-et-vient correspond aux intérêts et à l'histoire familiale et personnelle de l'artiste.
Comment la nécessité du travail évolue dans les chemins d'interrogations de sa peinture aujourd'hui ?
Il est question d'empreintes, de couches, de strates qui dévoilent le temps de la peinture par
empreintes de doigts tantôt identifiables, tantôt pas.
Un plan d'instabilité, une douce palpitation dans la mobilité de la couleur...quand le spectateur cherche le reflet, parce que celui-ci ne soustrait plus quelque chose au regard (où le reflet est comme un leucome du tableau) mais, au contraire, lui ajoute quelque chose, ne jouant plus comme voile mais comme révélateur.
Parmi d'autres thématiques récurrentes qui portent le travail: la vie, la mort, l'amour, l'amitié. Et parmi les gestes qui produisent le travail: la répétition, l'écriture en boustrophédon, avec le doigt ou la main comme outil. Ces constantes du travail se perdent et se retrouvent au gré des émotions.
AK est agie par l'émotion. Elle est le témoin autant que celle qui actualise les nouvelles formes qui naissent sous ses doigts, et c'est en ce sens qu'elle n'a pas entièrement prise sur ces motifs inédits.
Pour elle, la peinture est toujours un commencement, qui possède sa propre capacité de réinvention.
Et quand le rouleau est déroulé...l'expérience tactile devient célébration de la vie !